Le pianiste jamaïcain Monty Alexander est né le 6 juin 1944. Pour célébrer ses 80 ans et ceux du débarquement de Normandie, il sort ce 29 mars un album intitulé ‘D-Day’.
Bernard Montgomery Alexander est né le 6 juin 1944 à Kingston en Jamaïque. Son deuxième prénom, dont le diminutif est devenu son prénom de scène, lui a été donné en hommage au fameux général libérateur. Cette année, le pianiste tout comme le débarquement de Normandie fêtent leurs 80 ans. Une concordance que Monty Alexander a tenu à célébrer par un album intitulé tout naturellement D-Day.
Après une introduction reprenant des discours de la libération, le disque débute sur une nonchalance très classe avec la reprise de I’ll Never Smile Again, une chanson écrite en 1939, et qui a fait le succès de Frank Sinatra pendant les années de la Seconde Guerre Mondiale.
Malgré le titre original du morceau (« je ne sourirai plus jamais ») on ressent une légèreté et une insouciance qui semblent évoquer ce jour du 6 juin 1944 où tout semblait enfin possible pour amener à la victoire des alliés. Pour prolonger cette atmosphère sereine, le reste de l’album contient trois grands moments romantiques avec l’adaptation de Smile, composé par Charlie Chaplin pour on films de 1936 Les temps modernes (« Souriez même si votre cœur est douloureux, souriez même s’il se brise, tenez bon »), le très beau River Of Peace, et enfin Oh Why (That’s Why).
D’autres titres sont au contraire plus nerveux et ont, comme les deux précédemment cités, été inspirés à Monty Alexander par le conflit et son extraordinaire dénouement. Il y explore les sentiments laissés par ce moment unique, l’héroïsme des combattants, l’espoir d’un nouveau départ, la confiance renouvelée en l’autre, le sens du sacrifice. D-Day (Just Wait) et Restoration en font partie.
On trouve aussi du swing bluesy dans June 6, de l’effervescence et de l’ébullition dans Aggression (The Serpent), du décousu dans You Can See avec ses citations musicales dont Jésus que ma joie demeure de Bach, ou encore du shuffle bien marqué dans V.E. Swing.
L’album se termine par la reprise d’autres discours prononcés les fameux jour J, mais cette fois accompagnés par le trio piano-contrebasse-batterie. Et en morceau bonus, un enregistrement live offre un medley de Banana Boat Song (Day-O) de Harry Belafonte, Summertime de Gershwin, et une impro reggae où le pianiste invite le public à se joindre à lui.
Une fin festive et enjouée qui témoigne de l’enthousiasme de Monty Alexander. Cet album célèbre un octogénaire qui se souvient être né le jour si particulier du débarquement de Normandie le 6 juin 1944. C’était le D-Day, tout comme le titre de cet album qui sort le 29 mars.
© Jean-François Convert – Mars 2024