Jack Art perpétue la tradition des grands songwriters

Son premier album solo “The Outsider“ est sorti l’an dernier. Un pur joyau de songwriting.

Une voix, une guitare, un piano, et c’est tout

On l’avait découvert en mai dernier, lors de sa participation au CROSSROADS CONFINED COUNTDOWN FESTIVAL et tout de suite on avait accroché : une épure qui marque instantanément. Une voix, une guitare, un piano. Des paroles fortes. Une présence indéniable.

A l’écoute de l’album The Outsider, sorti au printemps 2020, on est à nouveau frappé par quelque chose de profond et puissant. Nul besoin d’orchestration bruyante et électrique. Juste un piano majestueux et enveloppant, une guitare acoustique, parfois en slide (Sunday morning, NJ, The man on the train), un harmonica (Providence Laugh), quelques chœurs discrets, et à une seule occasion des cordes avec juste ce qu’il faut d’emphase lyrique (We’ll always have Paris). Et surtout une présence vocale qui force le respect et qu’on sent avant tout plus que sincère. Jack Art se livre visiblement à nu sur cet album et ça transpire dans ses chansons.

« There’s a piano in a home » chante-t-il dans House by the sea, à propos d’une maison qu’on imagine perchée en haut d’une falaise, en prise aux embruns, seule face à l’immensité de l’océan. Quelque part en Bretagne ou ailleurs ? A moins que ce ne soit sur la côte Est des Etats-Unis, pas loin du New Jersey, lui aussi évoqué dans Sunday morning, NJ. Et le New Jersey, forcément ça rappelle un certain Bruce Springsteen.

Une influence Springsteenienne

La filiation musicale avec le Boss ne fait aucun doute. Des textes qu’on suppose en partie autobiographiques, comme le fait de se voir tel un artisan (The craftsman), des portraits de gens ordinaires qui prennent le train, d’une femme harassée par un quotidien morose (Chin up Sally). Une guitare et un piano qui restent sobres pour mieux souligner les textes… même l’harmonica au début de Providence Laugh rappelle à s’y méprendre les morceaux de Nebraska, ou The River.

Et le clip de Sunday morning, NJ se termine par des ombres chinoises de Springsteen et son ami et saxophoniste Clarence Clemons :

Un artisan, un outsider

Outre le Boss, on pourrait citer également Elliot Murphy, Jackson Browne ou Tom Petty. Des paroliers et compositeurs qui ont su alterner rock bands et productions plus intimistes. Jack Art s’inscrit dans cette lignée : après l’album électrique The Life and Times of Candy Rose en 2017, accompagné du Jack Art Band, il est revenu à l’essence même de ses chansons. Opter pour des arrangements simples et efficaces, mais qui n’en sont pas moins beaux.

« Raconter des histoires sur des petites choses, c’est ce que je fais (…) mes doigts courent sur le manche de ma guitare ou les touches du piano, pour les faire sonner bien »

Jack Art – “The craftsman“
© Jean-Pierre Schmid

Qu’il nous raconte sa façon d’écrire ou de composer dans The craftsman, ou sa mélancolie de se retrouver un dimanche matin dans un café du New Jersey en pensant aux illustres « fantômes » de la région sur Sunday morning, NJ, ou encore son portrait-miroir dans le magnifique morceau-titre The Outsider, Jack Art chante vrai et entier. Il ne se pose pas la question des modes et des courants. Il reste lui-même et c’est tant mieux.

« Never been the first choice (…) always been the outsider »

Jack Art – “The Outsider“

Un Outsider qui pourrait bien de plus en plus faire parler de lui. A suivre, assurément.

© Jean-François Convert – Février 2021

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