Jazz, classique, ou un mélange des deux, le piano s’exprime dans tous les styles avec ces trois artistes.
Du piano à travers trois horions distincts qui parfois se rejoignent…
Sommaire
Xavier Belin – “Pitakpi“ – Sorti le 16 janvier (Socadisc)
Une démarche cosmopolite chez Xavier Belin, pour un jazz imprégné de world music et fortement influencé par les musiques afro-descendantes.
LE MOT “PITAKPI“ FAIT RÉFÉRENCE AUX ONOMATOPÉES UTILISÉS POUR LA CLAVE DU “TI-BWA“ (TAK-PI-TAK-PITAK), CLAVE À PARTIR DE LAQUELLE EST CONSTRUITE QUASIMENT TOUTE LA MUSIQUE TRADITIONNELLE MARTINIQUAISE.
Xavier Belin est attaché aussi bien à sa culture qu’à la modernité de l’écriture. Dans ses compositions il décide de déstructurer – contourner l’utilisation du ti-bwa vu en tant que clave et instrument. Dans cette idée de déstructuration il ajoute aux éléments de la batterie deux ti-bwa. Ce rajout donne un son personnel à ce projet.
Major de la promotion 2014 de l’IMEP (International Music Educator of Paris) et diplômé du pôle supérieur de musique de Paris, Xavier Belin est un pianiste, arrangeur et compositeur Martiniquais. Ses rencontres avec des musiciens accomplis tel que Yaron Hermann, Bojan Z ou Rick Margitza font de lui un interprète prometteur. Il a monté en 2018 son premier projet Pitakpi avec lequel il a déjà remporté le prix du jury et le prix du public du prestigieux tremplin Golden Jazz trophy 2019. Xavier Belin a déjà conquis un large public par son jeu pianistique métissé et ses compositions débordantes d’idées.
Isfar Sarabski – “Planet“ – Sortie le 30 avril (Warner)
Le jazz peut prendre des formes multiples. L’approche d’Isfar Sarabski tend à y mêler des influences plus classiques, et propose des atmosphères qui flirtent parfois avec le progressif.
Venu d’Azerbaïdjan, Isfar Sarabski est l’arrière petit-fils d’Huseyngulu Sarabski (immense star dans le monde arabe , pionnier musical, chanteur d’opéra, acteur et auteur de pièces de théâtre). Né en 1989 à Bakou, il est à 16 ans déjà un jeune espoir local . Trois ans plus tard, il impressionne le jury du concours de piano du Montreux Jazz Festival par son interprétation phénoménale des compositions de Bill Evans … c’est d’ailleurs à cette occasion qu’il rencontrera Quincy Jones, qui, depuis, ne tarit pas d‘éloges sur ce jeune prodige.
Alban Claudin – “It’s a Long Way to Happiness“ – Sortie le 26 mars (Sony)
Transition toute faite avec cette fois une forte dominante classique tout court pour Alban Claudin. Un style qui rappelle par moments Yann Tiersen, avec ces ritournelles en boucle puis qui s’envolent dans un lyrisme exacerbé. Le clip du morceau-titre aborde la situation actuelle de la culture sur les plans philosophique (le bonheur, tout comme la liberté, ne s’obtient pas facilement) et politique (en ces temps de crise, le contact entre l’artiste et son public est quasi-inexistant).
Grand admirateur de Ravel et Bartók, diplômé du Conservatoire, fin connaisseur des claviers électroniques et batteur, le jeune pianiste Alban Claudin a de nombreuses cordes à son arc. Ce jeune et talentueux artiste a signé des musiques de documentaires et de courts-métrages, collaboré avec des marques de prestige (Louis Vuitton, Chanel, Van Cleef & Arpels…) tandis que les plus fins connaisseurs de la jeune scène française l’ont déjà certainement remarqué aux côtés de La Féline, Voyou ou Yelle dont il a remixé Je t’aime encore, et bien sûr auprès de Clara Luciani à la direction musicale et aux claviers.
« Même s’il n’a que 300 ans, le piano a été exploité sous toutes les formes possibles et il est très difficile de réinventer cet instrument, d’en faire quelque chose qui n’ait pas été fait »
Alban Claudin
En tous les cas, cela n’empêche pas la jeune génération d’essayer de renouveler les différentes formes d’expression de cet instrument universel, comme le prouvent ces trois exemples, parmi tant d’autres.
Infos via Sophie Louvet et Elodie Mathieu (Quel Grabuge)