Il y a 50 ans sortait le deuxième album de Lynyrd Skynyrd

Le 15 avril 1974 arrivait dans les bacs ‘Second Helping’, le deuxième opus de Lynyrd Skynyrd, avec son hymne ‘Sweet Home Alabama’.

La « guitar army »

Après son premier opus sorti en 1973, Lynyrd Skynyrd passe à la vitesse supérieure avec ce Second Helping en 1974. Le bassiste Leon Wilkeson est revenu dans la course et Ed King peut ainsi reprendre la six-cordes ce qui donne lieu à la mise en place de la « guiatr army » : le trio de guitaristes Rossington-Collins-King devient le moteur du groupe en ferraillant les manches à loisir. On remarque que les notes de pochette précisent le modèle de guitare de chacun (Rossington sur Les Paul, Collins sur Firebird et King sur Stratocaster), mais il faut préciser que sur scène King utilisait également une SG pour le solo de Freebird et une Les Paul sur Call me the Breeze, tandis que Rossington jouait l’intro de Freebird sur SG. Sur cet album et la tournée qui suit, tous trois s’échangent les riffs et les solos, en fonction de leur apport dans chacune des compostions.

de gauche à droite :Allen Collins, Ed King, Gary Rossington 

LE tube du groupe

Et en matière de composition, l’album s’ouvre sur ce qui reste encore aujourd’hui le plus grand tube du groupe, et carrément un hymne du rock sudiste. Le fameux Sweet Home Alabama a fait couler beaucoup d’encre, j’en ai déjà parlé dans ma chronique de Harvest de Neil Young, à retrouver sur franceinfo .

Le riff principal est d’Ed King, mais il dit l’avoir composé en étant inspiré par les notes de Rossington qu’on entend derrière. C’est pour ça que ce dernier est crédité sur la musique du morceau. Les paroles sont de VanZant. Quant au solo, King a raconté l’avoir rêvé intégralement avant de le restituer en studio. Une information parmi d’autres qu’il avait donné sur son forum où il répondait volontiers aux questions des internautes.

Le reste de l’album au même niveau

Sweet Home Alabama ne saurait éclipser les sept autres titres qui regorgent de pépites :

  • le bluesy I need you et ses solos harmonisés par Collins et Rossington, tandis que King tisse une toile rythmique obsédante avec tremolo (et assure également la basse)
  • le gentiment sexiste Don’t ask me no questions avec ses cuivres arrangés par Al Kooper (producteur de l’album et qui joue aussi le piano sur ce titre), où Rossington signe le riff et le solo, pendant que King ornemente à la slide et tient encore une fois la basse
  • le sarcastique Workin’ for MCA (maison de disques du groupe) avec à nouveau des guitares harmonisées par Collins et Rossington, et riff et solo de King
Est-ce que David Gilmour s’est inspiré de la guitare d’Ed King lorsqu’il a installé une plaque noire en 1975 sur sa black strat ?…
  • le countryesque The Ballad of Curtis Loew qui rend hommage à un bluesman imaginaire (inspiré par un mélange de plsuieurs personnes ayant réellement vécu dans le quartier d’origine des Van Zant), avec King à la slide rejoint par Rossington sur la deuxième partie du solo, la musique étant pourtant signée par Collins
  • le funky Swamp Music et son riff typique du style de King qui joue aussi des phrases lead pendant les couplets, tandis que Rossington assure le solo
  • le très rock The needle and the spoon composé par Collins qui délivre en plus du riff un tonitruant solo à la wah-wah, suivi de phrases harmonisées par les trois guitaristes, un passage que King considérait comme le plus représentatif de la « guitar army »
  • la reprise de JJ Cale Call me the Breeze avec à nouveau des cuivres arrangés par Al Kooper, Rossington au riff et solo, et King aux phrases lead dans les couplets, et également un solo de piano de Billy Powell (tout comme sur Sweet Home Alabama)
En live, on note que Collins prend le thème des cuivres, et King joue sur Les Paul !

Aucun temps mort sur ces huit titres qui s’enchainent parfaitement en faisant la part belle aux guitares bien sûr. La meilleure formation de Lynyrd Skynyrd, mais qui n’a pas duré très longtemps, puisque Ed King a quitté le groupe en 1975. Elle n’a enregistré que deux albums : le troisième, Nuthin’ Fancy, et ce Second Helping qui reste le plus emblématique du groupe. Un album sorti il y a tout juste un demi-siècle aujourd’hui.

© Jean-François Convert – Avril 2024

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