Sorti ce 25 novembre, ‘The Cage & The Crown : Chapter I‘ est le tout premier album du groupe français Headkeyz. Un mélange de gros riffs rock saturés et d’ambiances mélodiques plus pop.
Sommaire
Un premier opus ambitieux
Originaire de Montpellier, le groupe HeadkeyZ (« les clés de l’esprit ») s’est fondé pendant le confinement 2021 à l’initiative de l’artiste ADG. Ce dernier voulait sortir un deuxième album après son premier opus Schizophrenic Conversations en 2017, mais c’est finalement un groupe qui a vu le jour au beau milieu des mois de pandémie. Un contexte propice à écrire et composer sur la destinée de l’espèce humaine. C’est ainsi qu’est né le projet The Cage & The Crown qui traite de « la place de l’Homme, ce super-prédateur, prisonnier de la cage qu’il s’est lui-même construite. C’est l’histoire de son égoïsme, de sa bêtise et de sa chute. Notre histoire. »
Hier est sorti le premier chapitre : The Cage & The Crown : Chapter I. C’est le premier volet d’un double album concept, et un packaging spécialement créé pour les versions physiques des deux volumes permettra, à terme, de les relier et former un seul et même album de 16 titres.
Cet album tournant autour du thème de l’avant fin, de l’effondrement, HeadkeyZ le présente comme « sombre et tourmenté, engagé et enragé, qui dresse le bilan d’un monde fou et instable ayant atteint le point de rupture » et n’hésite pas à le qualifier de pré-apocalyptique.
Une musique à la fois rageuse et mélodique
les arrangements alternent gros riffs bien gras et sons clairs planants. Dès l’ouverture The Cage, le refrain est sur des tonalités très saturées tandis que les couplets distillent des sonorités cristallines. De même, un morceau comme 7even débute sur une guitare qui sonnerait presque surf-rock avant d’emboiter sur un riff syncopé que n’auraient pas renié les Red Hit Chili Peppers, avec en même temps des refrains très fuzzy. On entend aussi des influences nineties (The Passenger, Speak, Big Bad World), d’autres metal (Run Run Run), parfois presque neo-prog (l’instrumental CTRL+Z). Quant au single Killing God, il repose sur un riff entêtant digne des références hard-rock seventies :
Visuellement, Killing God met en avant de manière métaphorique la dualité entre l’Homme et Dieu, le maître et le sujet. Le code couleur accentue cette dualité et représente également la marque de fabrique de HEADKEYZ. La première lecture tend vers quelque chose d’assez binaire mais le fait que le noir apparaisse au fur et à mesure du clip peut avoir plusieurs sens. Le groupe explique :
Le noir peut représenter la religion, ou une information qui se propage, comme un virus, un symbiote qui métamorphose les éléments dans lequel il évolue. Il peut également représenter l’Homme qui se bat contre les dogmes, contre un monde plus blanc que blanc où tout est aseptisé, uniforme, monochrome. Où rien ne dépasse. Seuls les derniers instants du clip (sur un autre plan de lecture) nous dévoilent que la fin n’est pas si évidente que ça. Personne ne gagne réellement au final, et le noir ne représente ni le mal, ni le bien, pas plus que le blanc. Dieu a pu créer l’Homme mais l’Homme a pu créer Dieu. A la fin des fins, impossible de savoir qui représente qui. L’interprétation reste ouverte et laisse comprendre au spectateur que l’histoire n’est pas terminée.
L’écoute de ce titre pourrait laisser penser que l’album est une successions de riffs à al sauce heavy-rock. Mais il n’en est rien. The Cage & The Crown : Chapter I est d’une richesse musicale à la hauteur de ses textes réfléchis et tout aussi travaillés. Le final Big Bad World qui parle de la capacité de l’Homme à tout détruire est le préambule du deuxième chapitre de The Cage & The Crown qu’on attend déjà avec impatience.
Mais pour l’heure, c’est du chapitre 1 qu’il s’agit, et ces 8 titres sont à découvrir de toute urgence !
© Jean-François Convert – Novembre 2022