Ganafoul présente son nouvel album en concert

Mercredi soir le Rock ‘N’ Eat à Lyon accueillait Ganafoul pour la release party de l’album ‘Roll On’, sorti dans les bacs vendredi.

© Philippe Didier

Un nouvel album avec des anciens succès

L’album Roll On sorti ce 12 mai est constitué de 10 reprises d’anciens morceaux de Ganafoul, de 2 nouveaux (A slow song for you et Goodbye my old friend) et de 3 bonus tracks en Live. Les rockers givordins ont choisi de revisiter leur répertoire avec cette nouvelle formation constituée l’année dernière. Le groupe originaire de la région lyonnaise avait débuté en 1975 à cinq, puis avait connu le succès en power trio.

Roll On est le premier album studio de Ganafoul avec cette formule à quatre : Jack Bon (guitare et chant), Edouard Gonzalez (guitare), Yves Rotacher (batterie), tous trois issus de la formation d’origine, et Luc Blackstone (basse), transfuge des Buzzmen.

Une couleur un peu différente avec les deux guitares qui se partagent solos et rythmiques, et offrent même de belles parties harmonisées, notamment sur riff de Nothing more, la toute fin du morceau Roll on en live, ou encore le riff et les phrases de l’incontournable Staturday night, lui aussi en version live.

Roll On est disponible chez Bad Reputation

Le live c’est d’ailleurs la raison d’être de Ganafoul. Une musique taillée pour la scène, et des paroles qui y font souvent référence, tout comme au fait d’être sur la route « loin de la ville » (Far from town), de vivre à 100 à l’heure (Full speed ahead), des thèmes récurrents dans l’univers rock.

Rencontre avec les musiciens avant le concert

Ces thématiques, Jack Bon les exprime à travers des textes simples mais efficaces. « Je n’ai pas de prétentions Shakespeariennes, mais j’arrive à raconter une histoire en anglais » nous a t-il confié avant le concert. C’est notamment le cas avec A slow song for you, une « nouvelle » chanson écrite sur une musique qui datait du premier album. « C’est Yves qui m’a suggéré de reprendre cette suite d’accords » explique le chanteur-guitariste, « mais j’ai dû retravailler les paroles, parce qu’à l’époque j’écrivais des textes d’adolescent ! (rires) »

© Philippe Didier

Quant à la chanson Goodbye my old friend, Jack nous confirme qu’elle est avant tout dédiée à Bernard Antoine, le deuxième batteur de Ganafoul (qui avait remplacé Yves Rothacher en 1978), mais qu’elle peut tout aussi bien évoquer d’autres amis disparus récemment. C’est ainsi qu’il la présente plus tard dans le concert.

Un set plein d’énergie

Et question concert, l’énergie est bien là. Même si Jack taquine Yves pendant qu’il se désaltère en ironisant « avec les p’tits vieux faut faire attention », les 3 musiciens qui ont l’âge d’être grands-pères affichent une forme qui ferait pâlir bien des jeunes débutants. Jack et Edouard échangent regard complices et intervertissent rythmique et solos à loisir, Yves reste parfaitement concentré en assurant les chœurs en même temps qu’une rythmique métronomique, et Luc apporte le groove, lui aussi les chœurs et même le chant lead à la fin, et s’amuse à venir désaccorder la guitare de ‘Doud’ pendant qu’il joue. On sent que les 4 compères se font plaisir et le public le lui rend bien.

Jack ne manque jamais de glisser un bon mot : « après toutes ces années, on arrive à faire l’accord de LA, et même LA7 ! » il renchérit : « Même en partant mauvais, avec le temps on arrive à s’améliorer ! » Une façon de garder les pieds sur terre et qui résume bien sa philosophie humble et dévouée à la musique. Comme m’a dit Bertrand qui a joué avec lui : « Jack, il jouera jusqu’à son dernier souffle, il ne peut pas faire autrement ».

Deux guitares qui s’accordent parfaitement

A l’instar de sa Strat sunburst de 1966 équipée d’un seul micro (Hotrail Seymour Duncan) et ses deux pédales d’effets (une TS9 et un delay) branchées sur son MusicMan, Jack ne s’encombre pas de fioritures : lui qui aime jouer également sur Les Paul Junior, elle aussi équipée d’un seul micro, joue des solos toujours bien sentis, jamais rébarbatifs ni interminables et dans un pur esprit blues. Une configuration minimaliste mais pour un maximum de feeling.

De son côté, Edouard a un pedalboard largement plus fourni, mais reste lui aussi dans ce style boogie-blues-rock. Stratocaster rouge et Marshall Origin 50 (de loin j’avais cru voir un JTM45) pour un son légèrement plus moderne que celui de Jack. On aperçoit dans le fond un modèle Ampeg Dan Armstrong similaire à celui de Keith Richards, mais elle ne sera pas utilisée pour le concert.

Extraits

Parmi les morceaux qui n’ont pas été filmés, je me souviens entre autres de l’ouverture avec Free tomorrow (comme sur l’album Roll On), d’un faux départ sur Low down inside, et I’ve got it bad présenté comme « Stonien ».

After all those days

Deuxième titre de la setlist (et de l’album Roll On)

© Jean-François Convert

Roll On

troisième titre de la setlist avec solo d’Edouard et final caractéristique sur le riff harmonisé

© Jean-François Convert

Full speed ahead

grand classique du groupe (leur deuxième album), solo de Jack

© Jean-François Convert

Nothing more

cinquième titre de la setlist et premier shuffle du concert

© Jean-François Convert

Sometimes

une rythmique qui sort un peu du cadre habituel qu’on entend chez Ganafoul

© Jean-François Convert

Bad street boy

chouette ballade rock pour ce huitième titre de la setlist

© Jean-François Convert

Zone interdite

le seul titre en français du concert. un morceau issu du disque Sider Rock enregistré en 1975.

© Jean-François Convert

Trying so hard

un blues lent qui rappelle si besoin en était l’inspiration originelle

© Jean-François Convert

Goodbye my old friend

La fameuse chanson dédiée à Bernard Antoine et « tous les amis qui ont quitté le groupe »

© Philippe Didier

Saturday night

Le set se termine sur LE tube du groupe, que Jack présente ironiquement comme « Le morceau le plus jazz de Ganafoul »

© Jean-François Convert

Rappels

« Qu’est-ce que vous en pensez ? C’est l’heure de prendre sa retraite ? » Réponse unanime du public, non bien sûr. Alors le quatuor remonte sur scène pour Good times des Easy beats, puis Love, Peace Rock n roll, le morceau-titre de l’album des Buzzmen. Suivent les standards I m a king bee (avec un riff proche de celui de Crossroads), et Little Queenie de Chuck Berry« mais c’est bien parce que y’a rien de bien à la télé ! » Et enfin Treat her right, chanté par Luc.

© Philippe Didier

Ce serait un euphémisme de dire qu’on a passé un très bon moment. Avec en plus la rencontre en chair et en os du jeune Théo Charaf que j’avais interviewé par téléphone pour son premier album solo. Et à nouveau des échanges en toute simplicité avec Jack après le concert. Du blues, de l’amour, et du rock’n’roll… que demander de plus ?

© Jean-François Convert

© Jean-François Convert – Mai 2023

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