Elysian Fields, héraut du rock « vaporeux »

Le 13ème album d’Elysian Fields ‘What The Thunder Said’ est sorti avant-hier. Il confirme la direction musicale du groupe dans un pop-rock qu’on peut qualifier de « vaporeux ».

Avec bientôt 30 ans d’existence, Elysian Fields est un groupe formé en 1995 autour du duo Oren Bloedow (guitariste) et Jennifer Charles (chant, instruments). Personnellement, je ne les ai découvert qu’en 2022 avec leur album Once Beautiful Twice Removed. J’avais été captivé par l’atmosphère envoûtante de leur musique, sans pouvoir la décrire précisément.

En lisant qu’ils qualifient eux-mêmes leur style comme du « rock vaporeux », je retrouve dans ce terme la parfaite image qui colle à leurs ambiances si particulières. Leur nouvel album What The Thunder Said sorti ce vendredi 3 mai (Ojet Records) confirme cette tendance, comme par exemple le premier single I Can Give You That dévoilé il y a deux mois :

Des tempos assez lents, une certaine nonchalance dans la voix, des guitares qui privilégient l’économie des notes, des sonorités qui nous bercent dans des effluves à mi-chemin entre psychédélisme et post new wave… c’est ce qu’on ressent à l’écoute de tout le début de l’album : Half Measures, First Last Wishes, This World Is Just A World, Must Have Meant….

Dans les années 70, on aurait parlé de « rock planant » de « space rock »… mais ici ce ne sont pas exactement les mêmes sensations… Plutôt que le côté aérien de certains courants des seventies, Elysian Fields distille des couleurs qui nous donnent l’impression d’être dans un no man’s land émotionnel, entre apathie et mélancolie, à des horaires entre chien et loup. Cette atmosphère est parfois renforcée par des bruits de nature comme les vagues dans le superbe Before The Crashing Waves :

Les arrangements sur les guitares et la voix peuvent se faire à la fois suaves et chaleureux (We’re Losing Her, Changeling, Say You’re Sorry) comme lugubres et inquiétants (le mystérieux Know Not Whorl, le morceau-titre What The Thunder Said). Le disque se clôt sur un mélange des deux avec l’éthéré Strawberrry Moon, véritable rêve éveillé, qui se conclut même par une sonnerie de réveil… comme pour nous ramener à la réalité après ce voyage introspectif ?

Devenu entretemps quatuor avec l’adjonction de Matthieu Lopez et Olivier Perez pour les concerts, le duo est allé enregistrer ce nouvel opus à New York, avec Ed Pastorini et Thomas Bartlett, collaborateurs de longue date d’Elysian Fields, tandis que James Yost a coproduit, enregistré et mixé l’album.

Les textes reflètent les expériences de presque 30 ans de vie de groupe au travers de visions aussi bien bucoliques qu’urbaines. Le duo new-yorkais pose les grandes questions, et dépeint l’expérience humaine, que ce soit par le prisme des mythologies ou celui du tragi-comique, mais toujours avec beaucoup de poésie.

Si l’envie vous prend de flâner dans la nature, en ville, ou même chez vous, ce nouvel album d’Elysian Fields saura vous accompagner dans vos errances extérieures ou intérieures.

Entre le 23 mai et le 12 juin, Elysian Fields sera en tournée en France. Retrouvez toutes les dates sur leur site et les réseaux sociaux :

© Jean-François Convert – Mai 2024

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