Hier jeudi 30 mai, Catfish jouait au Groom, dans le cadre du parcours des Nuits sonores.

Je vous avais déjà parlé de ce groupe découvert lors de la sortie de leur EP The morning room début février.
C’était il y a 3 mois, et ils étaient alors encore un duo : Amandine au  chant et à la batterie, assurant sur certains morceaux la basse ou les  claviers, et Damien à la guitare, mais aussi parfois à la batterie (Ce même Damien qu’on retrouve dans le groupe Bigger, autre découverte récente)
Deux multi-instrumentistes interchangeables avec un son et une énergie  qui pouvait faire penser aux White Stripes ou Black Keys.
Mais ce Morning Room fait la part belle aux claviers, avec un esprit  Doorsien qui plane, et reproduire les morceaux sur scène devenait  impossible à deux.
Le duo s’est donc transformé en Trio avec  l’arrivée du jeune Mathis, lui aussi originaire du Jura, tout comme Amandine et Damien. C’était leur quatrième concert à trois.

Principalement au clavier, le « petit dernier » joue aussi de la grosse  caisse et passe sur certains morceaux carrément à la batterie.
Cette configuration est assez singulière : voir une scène avec 2 grosses caisses de part et d’autre n’est pas habituel.
Et le rendu sonore est impressionnant ! A seulement 3, ils délivrent un volume plus que conséquent, en témoigne l’indicateur de décibels (tout en haut en gauche, les petits chiffres rouges) qui reste quasiment tout le temps au-dessus de 100 ! La photo où il est sur 72, c’est après le concert…

Pour palier à l’absence de bassiste, Catfish travaille  ses sonorités afin d’obtenir un rendu charpenté, charnu, gras, et « right  in your face »
 
Mais on ne saurait réduire leur musique à un  simple déluge sonore. Non il y a aussi de la dynamique, des passages  crépusculaires (là aussi encore très Doorsiens) qui contrastent avec les  déflagrations qui peuvent survenir à tout moment, sans prévenir.
L’énergie pure alterne avec des moments incantatoires aux résonances  chamaniques. Le rock dans tout ce qu’il a de plus organique, viscéral,  charnel…ce qui n’empêche pas de légères petites touches qu’on pourrait  presque qualifier d’electro. Un savant dosage qui fonctionne à  merveille, et d’ailleurs le public s’est laissé envoûté. 
Pour les aficionados de matos vintage, d’un côté deux impressionnants  amplis Bassman (dont un de 59), et de l’autre un énorme Ampeg et un  Fender.
 Côté guitares Damien joue sur 2 Gretsch : une White Falcon  de 2000, et une Country Gentleman de 1964.
Côté synthé on aperçoit un  petit équipement qui pourrait faire penser au VCS3 utilisé par les Floyd  sur On the run dans Dark Side of the Moon, mais non il s’agit d’un modèle récent de chez Korg.
Ajouté à ça : les 2 grosses caisses, une caisses claire, et quelques  cymbales…et la voix d’Amandine qui perce le mix. Un son qui a du  corps, et une présence scénique indéniable. L’auditoire a été conquis, en a redemandé, et a eu droit à 2 morceaux en rappel.

Avant de  repartir tourner en Amérique du Sud dont ils sont des habitués, et en  attendant le prochain album au premier semestre 2020, Catfish est  programmé sur plusieurs festivals dans les semaines à venir, et sera  présenté comme le prix du Festival Cognac Blues Passions
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