Le songwriter américain Brent Cobb revient avec ‘And Now, Let’s Turn The Page...‘ un nouvel album constitué presque exclusivement de reprises de morceaux traditionnels.
Figure de la scène country-rock depuis 15 ans (son premier album No Place Left to Leave est sorti en 2006), Brent Cobb a choisi pour son nouvel album And Now, Let’s Turn The Page... de se replonger dans des standards gospel. Comme il le dit lui-même, enregistrer un album gospel est un rite incontournable chez les artistes country, en citant les exemples de Johnny Cash, Glenn Campbell, Bobbie Gentry ou Loretta Lynn.
Sur les 9 titres de l’album, 8 sont des reprises. Seul le deuxième, When it’s my time, st une composition originale de Cobb. Mais la chanson s’intègre tellement dans l’ambiance des autres morceaux qu’on la croirait issue du même répertoire. Elle prouve ainsi l’assimilation parfaite de ses influences par l’auteur-compositeur-interprète, et la place légitime qu’occupe Brent Cobb dans le paysage musical américain actuel.
Son disque démarre sur un mode plutôt feutré avec cette chanson de son cru entourée des reprises de Just A Closer Walk With Thee et In the garden. Ces deux reprises, tout comme celle de Old Rugged Cross, sont plutôt fidèles aux versions originales.
En revanche, il monte le volume sur le reste de l’album en transformant par exemple les classiques We Shall Rise et Are You Washed In The Blood ? en boogies au pur parfum southern rock, avec guitares au son typique, en slide ou harmonisées. Sur le deuxième morceau, il joue un riff qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celui joué par Eric Clapton sur sa reprise de Steady Rollin’ Man de Robert Johnson, parue sur 461 Ocean Boulevard en 1974.
L’album se clôt sur une note très traditionnelle avec le classique Blessed Be The Tie That Binds chanté a capella. Un hommage à la culture afro-américaine et à tout ce que le courant musical dit « americana » doit au gospel. Un disque qui se savoure par son atmosphère apaisée et sereine. À écouter dans un rocking-chair en contemplant le coucher de soleil.
© Jean-François Convert – Février 2022