Tout comme Ziggy Marley avait proposé une nouvelle version de l’album Exodus en juin 2017, cette fois c’est Stephen, un autre fils de Bob Marley, qui revisite l’album Kaya, sorti en 1978.
Même principe : les chutes de studio on été ressorties des cartons et ont servi à mixer de nouvelles versions des chansons (hormis le titre d’ouverture Easy Skanking qui n’a pas été modifié).
Sommaire
L’album d’origine…
Après le très politique Exodus en 1977, Bob Marley sort Kaya en 1978 sur des thèmes beaucoup plus sensuels, et aux musiques chaloupées. Enregistré en partie à Londres, mais terminé et mixé à Miami, la musique fleure bon le soleil et la joie de vivre. Le chanteur Rasta, connu pour ses chansons contestataires et revendicatives, surprend avec une forte proportion de “love songs”.
On lui reprochera un album trop mielleux. Mais le succès sera au rendez-vous avec les tubes Is this love, Easy skanking et Satisfy my soul, qui lorgnent du côté d’une soul langoureuse.
…et le même retravaillé 40 ans plus tard
Dans cette édition Kaya 40 (Universal), l’album est proposé à la fois dans sa version d’origine, et dans sa version revisitée.
Les nouveaux mix dépoussièrent les bandes originales et redonnent un coup de jeune aux morceaux, sans jamais les trahir. On est à la fois en terrain connu tout en sentant presque inconsciemment quelque chose de plus moderne.
Ainsi ce nouveau mix du tubesque Is this love avec plus de reverb qui donne de l’ampleur et de l’espace à l’orchestration, mettant encore plus en valeur la voix de Bob.
She’s gone est rallongée, nous offrant l’intro (coupée sur l’original) et une coda plus longue d’une minute. Le mix de la voix est grandement amélioré, et en fait une version bien meilleure que celle de 1978. Jugez plutôt :
La version originale de She’s gone sur Kaya en 1978 :
Le nouveau mix de She’s gone réalisé par Stephen Marley pour l’édition Kaya 40 :
Autre pépite, dans le livret cette fois : les paroles de Time will tell perdues à l’époque par Bob Marley et retrouvées depuis par le producteur Neville Garrick, qui nous raconte l’anecdote et le contexte de l’enregistrement de l’album.
Une édition qui ravira les fans, mais qui peut aussi permettre aux jeunes générations de (re)découvrir la musique de Bob Marley qui, somme toute, reste toujours très actuelle.
© Jean-François Convert – Septembre 2018