‘Keep in Mind’, le troisième album du groupe breton The Red Goes Black, est sorti fin avril. Un disque qui fleure bon les années soixante.
Le groupe The Red Goes Black est issu de la scène rock foisonnante de Douarnenez. Au cœur de la remuante Cornouaille, le quatuor devenu quintet joue un blues-rock teinté de soul, fortement imprégné des références du genre, à commencer par les deux géants Stax et Motown. Un premier album autoproduit en 2015 I quit you dead city, puis un deuxième sorti en 2018 sur le label Hold on Music, Fire, ont confirmé la stature du combo finistérien sur la scène rock. Au mois d’avril est sorti leur troisième opus, Keep in Mind qui affiche une influence clairement plus pop.
On sent que les bretons ont écouté les références d’outre-manche des sixties. De l’ouverture en mode « right in your face », au très beatlesien morceau-titre, en passant par My everything, ballade chaloupée ternaire très sixties et encore une fois bien dans l’esprit des Fab Four ou des Kinks, sans parler de Rebels In The Street, une sorte de Street fighting Man version soul-rhythm-and-blues-laidback. Ce troisième single de l’album rend hommage aux mouvements récents de contestation à travers le monde : printemps arabe, gilets jaunes, Occupy et les émeutes sociales au Chili et en Amérique latine, Black Lives matter, les mouvements pour le droit des femmes et leur émancipation ou encore les mouvements pour le climat.
La couleur musicale des 10 titres baigne dans une atmosphère globalement sixties sauf peut-être Land of fire, le morceau qui sonne le plus moderne et détonne légèrement avec le reste de l’album. Mais tout de suite après, le morceau de clôture Pretty Remedy referme sur une couleur purement Rhythm and Blues. Une influence qui se ressent dans d’autres titres, par exemple le soul-funky Summer Night, deuxième single du disque.
La très belle ballade aux accents folk When The Raindrops Fall respire les embruns et l’envie du large. Un morceau influencé par les chansons de marins ? Pure spéculation, mais ce ne serait pas surprenant étant donné l’attachement des membres de The Red Goes Black à leur région. N’affirment-ils pas « je suis un homme de l’ouest, de la mer » dans In the chest ? Un piano jazzy et des évocations poétiques du port de Douarnenez qui affichent subtilement la fierté d’être bretons, pour ce premier single sorti en début d’année.
Après deux albums très orientés blues-soul-rock, ce troisième opus qui se pare de couleurs un peu plus pop donne à The Red Goes Black l’occasion d’enrichir et étoffer son style en mêlant plusieurs influences. Un peu comme si The La’s avaient rencontré les Isley Brothers. Un disque à savourer comme un sixties revival parfaitement maitrisé.
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© Jean-François Convert – Août 2023