Le mini-album ‘Caesar‘, second opus de la chanteuse Meskerem Mees est sorti le 10 novembre. Un folk empli de grâce.
Ça démarre comme un blues de l’entre-guerres. The City tourne sur un leitmotiv rapide et entêtant avec une guitare presque stridente qui parfois se désaccorde. Et puis ça bifurque sans prévenir vers autre chose… Meskerem Mees impose tout de suite son timbre de voix particulier et ses compositions fortes. Le blues devient vite folk, et les harmonies vocales s’invitent dès le deuxième morceau Best Friend. On apprend d’ailleurs que The City a été enregistré par Meskerem elle-même dans sa chambre en 2017. D’où l’impression de décalage avec le reste de l’album qui semble plus produit.
Les mélodies se font ensuite plus douces, les arrangements restent dépouillés, principalement voix-guitare, avec quelques petites touches supplémentaires de violoncelle de temps à autre.
Mais la présence magnétique de la chanteuse reste au centre de l’attention. Meskerem Mees s’inscrit dans une approche minimaliste, au point de refermer son album sur un texte parlé Great Dandelion. Ça ne l’empêche pas cependant de nous entrainer avec des orchestrations ciselées comme dans sa reprise hypnotisante de Cod Liver Oil and Orange Juice, fruit de sa récente découverte et fascination pour le chanteur folk écossais Hamish Imlach. Et le refrain lumineux de Charlemagne nous offre un pur moment de légèreté, comme si on se sentait voler.
Les parties au violoncelle et certains chœurs sont assurés par Frederik Daelemans, et la production a été confiée à Koen Gisen, tout comme sur le premier opus de Meskerem Mees, Julius, sorti l’année dernière. Avec ce premier album radieux, et à seulement 23 ans, l’autrice-compositrice originaire de Gand en Belgique avait déjà fait résonner sa voix claire à travers toute l’Europe, séduit public et médias.
Après avoir été récompensée par le Grand Prix du Jury aux Music Moves Europe Awards (ses prédécesseurs étaient Dua Lipa ou Stromae) et au Festival de Jazz de Montreux, on peut dire que la percée mondiale de Meskerem n’est plus qu’une question de temps. Et ce deuxième album Caesar vient le confirmer avec force et grâce en même temps.
© Jean-François Convert – Novembre 2022