‘Turn of a friendly card’ d’Alan Parsons a 45 ans

Le 7 novembre 1980 arrivait dans les bacs ce cinquième album du Alan Parsons Project. Un de mes préférés.

Fidèle à lui-même, le Alan Parsons Project signe un album concept dont le thème est centré sur l’industrie du jeu et le sort des joueurs, avec plus d’une référence à Las Vegas (par exemple : « il y a un signe dans le désert qui se trouve à l’ouest » dans le morceau-titre).

Les quatre premiers albums débutaient tous par un titre entièrement instrumental. Pour ce cinquième opus, on a bien un thème musical en guise d’ouverture de rideau, mais il fait partie de la chanson May Be a Price to Pay. Un mélange d’orchestration symphonique faisant penser à un film du type Ivanhoé avec des arrangements disco façon série américaine des seventies à la Serpico.

Le deuxième titre Games People Play est sorti en single et a eu un fort succès sur les pistes de discothèque. Avec la voix caractéristique de Lenny Zakatek et le solo de Ian Bairnson typé Stratocaster au son bien compressé, un peu à la manière de celui de Hot stuff de Donna Summer. Détail cocasse : dans le clip, le guitariste mime cette partie du solo sur Les Paul, alors qu’il joue bien sur Strato pour les parties harmonisées.

Autre tube de l’album, le morceau Time voit la première apparition d’Eric Woolfson au chant principal dans la discographie du groupe. Jusqu’à présent il n’était « que » parolier, claviériste et producteur. Sa signature vocale va devenir emblématique du Alan Parsons Project et portera le succès de nombreux hits :  Eye in The SkyDon’t answer Me, Silence and I

I Don’t Wanna Go Home revient à un rythme funky avec à nouveau Lenny Zakatek au chant, et toujours ces superbes parties de guitares de Ian Bairnson. Puis The Gold Bug occupe la place de l’incontournable instrumental propre à tout disque du Alan Parsons Project. L’ambiance mêle shuffle ternaire dansant, saxophone langoureux, et une intro sifflée que n’aurait pas renié Ennio Morricone.

Enfin, c’est la pièce maitresse de l’album : une longue suite éponyme composée de cinq parties. Chris Rainbow illumine les passages chantés (The Turn of a Friendly Card Part One & Part Two et Snake Eyes), épaulé par Eric Woolfson sur Nothing Left to Loose, Ian Bairnson continue de délivrer des solos à la fois tranchants et mélodiques, tandis que l’orchestre d’Andrew Powell élargit l’espace sonore sans être pompeux comme il a pu l’être parfois. Le final où la guitare électrique reprend le thème chanté instaure une formule qui sera reprise plus tard, notamment sur Silence and I.

Afin de publier le morceau-titre sous forme de single avec vidéo, The Turn of a Friendly Card est sorti en version éditée combinant les parties d’ouverture et de fin de la suite :

En 2023 est parue une édition limitée 3CD/1Blu-Ray de l’album avec en bonus des demos et des mixs de travail issus des sessions d’enregistrements.

Après le premier album du groupe, celui-ci vient immédiatement en deuxième position dans mon palmarès personnel. La qualité des mélodies et des arrangements s’accorde avec le thème, offrant une belle unité de bout en bout. Un album sorti il y a tout juste 45 ans aujourd’hui.

© Jean-François Convert – Novembre 2025

Étiqueté ,

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error

Suivez ce blog sur les réseaux