Clint Eastwood nous questionne sur la justice dans ‘Juré n°2’

Hier je suis allé voir ‘Juré n°2’ de Clint Eastwood, un film qui nous donne plus de questions que de réponses.

A 94 ans, Clint Eastwood parvient encore à nous captiver avec Juré n°2. Si beaucoup pensent que ce pourrait être son ultime film, il explore en tout cas des thèmes qui ont largement parcouru la filmographie du réalisateur : la culpabilité et la justice. Cette histoire où un juré se rend compte qu’il est en réalité lui-même à l’origine de l’homicide pour lequel il doit rendre un verdict, pourrait être l’œuvre testamentaire d’Eastwood. Ce n’est bien évidemment que pure spéculation, car le cinéaste nous a déjà surpris à multiples reprises par le passé, et sait toujours surgir là où on ne l’attend pas.

Nicholas Hoult et Clint Eastwood sur le tournage de Juré n°2. © Claire Folger / 2024 Warner Bros. Entertainment Inc.

Dernier film ou pas, Juré n°2 témoigne à la fois de la maitrise du réalisateur et de ses obsessions. La mise en scène est fluide, la direction d’acteurs parfaite, le rythme savamment étudié, et bien sûr la fin ouverte… Ne vous attendez pas à une démonstration académique et des réponses claires sur le sujet traité. Juré n°2 apporte plus de questions que de réponses. Vérité et justice vont-elles toujours de paire ?… Est-ce que l’ambition et le pouvoir les entravent en permanence ?

L’un des autres aspects intéressants du film est l’étude des rouages en coulisses. Le fonctionnement du procès et ses mécanismes cachés, l’accusation et la défense qui pensent autant voire plus à leur carrière qu’à l’affaire dont ils ont la charge, et une certaine connivence entre les deux en dehors de l’apparat médiatique qui les oppose. Mais Eastwood refuse tout manichéisme, et le camp qui sera prompt à se remettre en question et fera finalement preuve de plus de « justice » n’est pas forcément celui auquel on pense de prime abord.

Si vous aimez les films de procès, si vous aimez les réalisations de Clint Eastwood, courrez voir son « dernier » long-métrage, en espérant que ce ne soit pas son « ultime », même si celui-ci lui offrirait une belle fin de carrière.

© Jean-François Convert – Novembre 2024

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