Archie Lee Hooker : le blues en héritage

Le neveu de John Lee Hooker sort son deuxième album ‘Living In A Memory’ le 16 Avril chez Dixie Frog.

Un passeur d’histoires

Quand on s’appelle Hooker et que son oncle est un des pus célèbres représentants du blues, en la personne de John Lee Hooker, on se doit de perpétuer la tradition. Un peu comme s’il était investi d’une mission de transmettre le blues aux jeunes générations, Archie Lee Hooker raconte des histoires à al manière des vieux bluesmen qui ont parcouru le Mississippi L’Alabama ou la Louisiane, avant de rejoindre les villes du nord comme Chicago ou Detroit, là où son oncle a contribué à faire naitre un blues plus électrique, plus urbain.

Après un premier album Chilling en 2018, il revient avec Living In A Memory, dont le titre retranscrit bien sa figure de gardien de la mémoire du blues. Toujours accompagné du The Coast to Coast Blues Band, il délivre 12 titres brûlants, authentiques, gorgés de soul et de sueur. Mais aussi des ambiances plus atypiques comme par exemple le morceau-titre, avec ses chœurs très morriconiens et son clin d’œil ‘carillon’ à la fin :

Un parcours dans la lignée des grands blusemen

Archie est né le jour de Noël de l’année 1949 à Lambert dans le Mississippi, à 20 miles à peine du carrefour où Robert Johnson aurait supposément vendu son âme au diable. Son père est métayer dans une ferme et jusqu’à l’âge de 13 ans ce fut là tout son univers de vie. Tout cela change lorsqu’il émigre vers le nord et qu’il se retrouve à Memphis dans le Tennessee.

Inspiré par la scène musicale bouillonnante de Memphis , Archie crée son groupe de gospel, les Marvellous five dans lequel il sera chanteur. C’est à partir de 1989 que le Blues fait surface dans sa vie : A cette époque, et jusqu’en 2001, Archie vit chez son oncle John Lee, le Boogieman en personne !…

John Lee Hooker à Toronto, le 20 août 1978 © Jean-Luc Ourlin / Wikimedia Commons

C’est ainsi que le légendaire artiste et tous les nombreux autres musiciens qui entouraient John Lee à cette époque vont devenir de vrais catalyseurs pour Archie, lui offrant de partager à travers sa musique ses expériences de vie et de laisser sa véritable  empreinte  Archie s’installe en France en 2011. Il rejoint Carl Wyatt & the Delta Voodoo Kings pour une tournée européenne. Il souhaitait créer une équipe avec une alchimie, un esprit de famille. Une fois trouvée, Archie créé le Archie Lee Hooker & The Coast To Coast Blues Band… ainsi nommé en mémoire de son oncle John Lee (dont le groupe s’appelait le Coast to Coast Blues Band). Depuis lors, le groupe ne cesse de tourner.

Toutes les couleurs du blues

Et ce groupe est composé de musiciens de premier plan, qui sont aujourd’hui unanimement reconnus pour leurs prestations pleines de groove et de mojo.

La guitare du brésilien Fred Barreto est excellente, mais elle n’est pas seule à mener la danse. Les cuivres sont souvent de la partie, voire prennent les feux de la rampe, par exemple sur Give It With A Smile, (qui offre tout de même un très bon solo à la wah-wah). Les 12 morceaux oscillent entre soul laid back (Long Gone), Rhythm & blues moderne (It’s A Jungle Out There, Give It With A Smile), mais surtout du blues… qu’il soit jazzy (Blinded By Love), langoureux (Sorry, Baby), swamp (Nightmare Blues), ou poisseux (Lost A Good Woman).

Le premier single à bénéficier d’un clip est It’s A Jungle Out There. La jungle urbaine avec ses événements revendicatifs et l’évocation du mouvement ‘Black Live Matters’ :

Et on assiste parfois à des cocktails surprenants : du boogie woogie mâtiné de country et jazz New Orleans (My Baby), ou un shuffle texan mixé avec une voix féminine française (Getaway) !

Preuve que le blues sait aussi se renouveler, et incorporer différentes composantes dans sa musique. Et quand il est transmis par des artistes comme Archie Lee Hooker, on est assuré qu’il n’est pas prêt de s’éteindre.

Archie Lee Hooker – Living In A Memory – 16 Avril – Dixie Frog / Pias

Archie Lee hooker living in a memory

© Jean-François Convert – Mars 2021

Infos via Sophie Louvet et Bruno Labati

Étiqueté ,

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error

Suivez ce blog sur les réseaux