Il y a 40 ans, je dessinais ma première BD

En 1984, avec un camarade de classe nous réalisions notre première bande dessinée, intitulée ‘Mexicano Western’.

Quand j’étais collégien, en dehors de la musique que je pratiquais à travers des cours de piano classique, j’avais deux autres passions : les bandes dessinées et les westerns. Et comme j’aimais bien dessiner, et qu’on partageait tous ces intérêts avec un camarade (Eric, si tu me lis) l’idée est venue naturellement de créer notre propre BD, forcément un western.

Nous avons inventé trois personnages, Eric ceux de James et Spaghetty, moi celui de Concho :

James Hayton « l’homme aux crosses d’or », une idée inspirée par le personnage d’Henry Fonda dans L’homme aux colts d’or

Concho, métis américano-indien, que j’ai équipé entre autres du gant en cuir porté par Clint Eastwood dans Pour quelques dollars de plus

Fred Spag dit ‘Spaghetty‘, le petit rigolo de la bande, un peu façon Averell Dalton

Parfois on dessinait ensemble, à d’autres moments je commençais des planches en laissant des emplacements libres et je les passais à Eric au collège pour qu’il les complète chez lui en y rajoutant ses personnages.

Au début les décors étaient plus que sommaires, et les lettres dans les bulles était en écriture attachée !

Je me souviens avoir montré mes planches au dessinateur Pierre Tranchand lors d’un salon de bande dessinée à Saint-Etienne. Une de ses premières remarques avait été justement au sujet de l’écriture des textes. Une erreur que nous avions corrigée après une dizaine de pages.

On essayait d’insérer un peu d’humour à la manière de Lucky Luke ou des Tuniques Bleues, voire de Gotlib. On avait même inventé un langage indien ! Concho servait d’interprète et traduisait à ses compagnons. Les textes en indien avaient été savamment étudiés et correspondaient à des phrases réfléchies.

Je me souviens d’un travail assez conséquent, puisqu’il fallait d’abord tracer les cases, ensuite tout dessiner au crayon à papier, puis repasser au feutre fin noir, avant enfin de colorier, soit aux feutres soit aux crayons de couleur.

Et pour la fin, nous avions déjà pensé à une suite, en laissant le méchant s’enfuir… Toute la bande des malfrats était exterminée, sauf le chef, ouvrant ainsi la porte à une histoire de revanche dans un second numéro. Il faut croire que l’exercice nous plaisait au point de vouloir continuer.

La couverture affichait d’ailleurs « N°1 », il était donc bien déjà prévu de poursuivre les épisodes ! On avait même déjà trouvé le titre du numéro 2 : Après Wanted, ce serait Fort Cheyenne qui raconterait la suite des aventures de cette série Mexicano Western.

Et l’élaboration de ce numéro deux a vu le jour l’année suivante, mais Fort Cheyenne n’a pas été complètement terminé. Mais il était bien avancé avec 48 planches finalisées. Et cette fois il débutait bien sur la page de droite !

Le dessin était plus peaufiné, avec plus de détails, et plus de travail sur les décors. Le scénario amenait un quatrième personnage dans la bande : le mexicain Chico Valdès.

A l’époque j’avais écrit au magazine Okapi auquel j’étais abonné pour leur parler de notre « œuvre » et savoir si une publication était envisageable… on était naïf. Mais j’avais tout de même reçu une réponse écrite, m’indiquant que ma situation de mineur ne rendait pas la chose aisée. Comme suggéré dans le courrier, je crois me souvenir avoir montré quelques planches au prof de dessin, mais je ne me souviens plus de ses commentaires…

Cette année 2024 m’a donné l’occasion de me replonger dans les trois séries de BD que je suis depuis longtemps, grâce à des parutions de nouveaux numéros : XIII, Durango et Soda. Et c’est également l’anniversaire des 40 ans de mes premiers essais à produire ma propre bande dessinée. Un copyright de 1984, et des souvenirs qui demeurent en 2024… vous avez dit nostalgie ?

© Jean-François Convert – Décembre 2024

Étiqueté , ,

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error

Suivez ce blog sur les réseaux