L’auteur-compositeur-interprète de Sheffield invite les internautes à partager leurs rencontres amoureuses en vue du 20ème anniversaire de l’album ‘Coles Corner’ l’année prochaine. Et depuis mon concert du 12 septembre, j’écoute en boucle son dernier opus ‘In This City They Call You Love‘, sorti en juin.
Avant-hier 1er novembre, les réseaux sociaux de Richard Hawley ont posté cette annonce :
« L’année prochaine marquera les 20 ans de la sortie de l’album Coles Corner de Richard, et pour le célébrer, nous recueillons des histoires sur la façon dont les gens ont rencontré leur bien-aimé(e) ! Coles Corner était célèbre à Sheffield comme lieu de rencontre avant un rendez-vous. »
💐 Next year marks 20 years since the release of Richard’s Coles Corner album and to celebrate we are collecting stories about how people met their loved one! Coles Corner was famous in Sheffield as a place to meet before going on a date. pic.twitter.com/yS2N5PnlCT
— richardhawley (@RichardHawley) November 1, 2024
Cet album Coles Corner est celui par lequel j’ai découvert la musique de Richard Hawley il y a un peu moins d’un an, et je ne manquerai pas de le chroniquer l’année prochaine pour son 20ème anniversaire. Mais depuis le concert du 12 septembre, j’écoute surtout son dernier disque sorti en juin : In This City They Call You Love. Alors avec quelques mois de retard, je vous livre mes impressions sur ces 12 titres sublimes.
Sommaire
Two for His Heels
Ça démarre dans une ambiance garage-rock. Mode mineur, voix gorgée d’echo à la Gene Vincent, et guitares rugueuses à la Link Wray. Atmosphère étonnamment crépusculaire pour une ouverture d’album, mais qui monte en crescendo sur la fin, avant de s’échoir dans une sorte d’effondrement cacophonique.
Have Love
Même couleur musicale avec toujours cette tension palpable et cette saturation caractéristique, mais sur un tempo nettement plus rapide. Richard Hawley nous rappelle que pour recevoir de l’amour il faut d’abord en donner, un peu comme le disaient les Beatles à la fin de The End sur Abbey Road.
Prism in Jeans
Là c’est le Richard Hawley romantique tel qu’on l’a connu dans Just like the rain, entre pop et country soyeuse. Une mélodie imparable, des arrangements purs et limpides avec des cordes majestueuses, et des arpèges que je pourrais écouter en boucle jusqu’à la fin de ma vie. La seule chanson de l’album à bénéficier d’un clip vidéo :
Heavy Rain
J’entends à nouveau une allusion à la pluie de Just like the rain, une chanson qu’il a dit lors du concert avoir composée le jour de ses 16 ans. Qu’est-ce qui me fait penser ça ? Dans ce Heavy Rain, il dit « it’s you again »… Encore des cordes magnifiques, une atmosphère cinématographique, une voix de crooner mais qui n’en fait pas trop. La grande classe.
People
Le morceau-titre en quelque sorte, puisque l’album tire son nom d’un vers de la chanson. L’amour encore et toujours comme thème central. Et une orchestration épurée au possible pour mettre en valeur la voix de Richard Hawley.
Hear That Lonesome Whistle Blow
On croirait écouter une chanson d’Elvis qui est sans aucun doute une des grandes influences de Hawley. Mais ce morceau est bien une composition originale de l’anglais. Ambiance fifties plus vraie que nature.
Deep Space
Retour au rock des deux premiers titres pour débuter la deuxième face du vinyle. « J’ai besoin d’espace » nous dit Richard au son de déflagrations à la guitare électrique qui vient contrebalancer le leitmotiv acoustique obsédant. Et un solo déjanté déchire le mix, comme pour demander « plus d’espace ».
Deep Waters
La chanson la plus dépouillée de l’album. Une guitare acoustique et une voix. Ou plutôt des voix. A nouveau le spectre d’Elvis se fait sentir. Des « eaux profondes », tout autant que l’organe vocal du chanteur de Sheffield qui n’a rien à envier aux grandes voix des cent dernières années, je pèse mes mots.
I’ll Never Get Over You
Ballade country délicate qui rappelle les grandes heures des références du genre.
Do I Really Need to Know?
Comment ne pas succomber ? Dès les première notes, on n’a qu’une envie, se déhancher langoureusement et enlacer l’âme-sœur. Les chœurs et la marimba sonnent si exotiques qu’on s’imagine à Hawaï un collier de fleurs autour du cou. Même le solo à la wah-wah évoque les îles paradisiaques. Avec Prism in Jeans et Heavy Rain, mon troisième titre préféré de l’album.
When the Lights Go Out
La couleur country revient au galop si j’ose dire. Une chanson qu’on a l’impression d’avoir déjà entendue, et pourtant il s’agit bien d’une composition originale de Hawley.
‘Tis Night
L’album se referme sur un autre petit bijou, qui débute avec un arrangement très simple, avant que le lyrisme de l’orchestre nous prenne aux tripes. Le changement harmonique à la fin m’a fait penser à True Grit de Glen Campbell, chanson qui illustrait le film du même nom (100 dollars pour un shérif en VF).
Finalement c’est un peu ça Richard Hawley, une image de l’Amérique fantasmée, comme dans les vieux westerns. Mais avec cette touche romantique et une certaine classe britannique indéfinissable. Richard, tu nous demandes de raconter notre rencontre avec l’être aimé ? Et si c’était tout simplement lié à la découverte de ta musique…
© Jean-François Convert – Novembre 2024