Avec son nouvel album ‘Last Of The Fishing Days’ prévu le 3 décembre, le bluesman Jérôme Piétri délivre un message écologique fort.
Jérôme Piétri n’est pas un nouveau venu. Ce musicien auvergnat a grandi au son du blues-rock des sixties et a eu l’honneur de rencontrer Mick Ronson (guitariste entre autres de Bowie) à l’âge de vingt ans. Ensuite beaucoup de groupes, des collaborations avec Jean-Louis Murat, un tribute hommage à Pink Floyd…
Et puis début de carrière solo en mode one man band avec les albums Little blues story et Gone fishing. Mais pour ce nouvel opus Last Of The Fishing Days, le bluesman féru de pêche s’adjoint un groupe, toutes guitares dehors. Folie et énergie des seventies, couplées à un message écologique fort sur l’urgence climatique. Jérôme Piétri a choisi de titrer son album « les derniers jours de pêche » pour rendre compte du mauvais état de santé de la planète.
Le deuxième morceau parle du tristement célèbre 7ème continent : les tonnes de plastique flottant sur les océans, comme on le voit sur la pochette du disque. Un autre titre n’oublie pas le plaisir simple de « pêcher sous la pluie », tandis que Big brother ou Collagen Woman brocardent les travers de notre société actuelle. Et Jérôme Piétri affiche un credo très personnel :
Côté musique, un son compact, des guitares très présentes, et le cocktail fétiche du musicien : Blues, rock et jazz. Ça démarre fort sur Monkey on my back avec une guitare slide qui sonne presque comme un harmonica, et un long intermède jazzy planant en milieu de morceau. Fishing in the rain s’amuse à sortir du schéma blues classique avec un turn-around singulier.
Plastic Island, le titre qui tient tant à cœur à l’artiste se termine sur des vocalises à la Great gig in the sky. Et le Floyd est à nouveau présent à travers une reprise blues-rock de Money, dans un esprit finalement pas si éloigné de l’intention originelle de Waters qui l’avait composé comme une complainte bluesy. Pour avoir joué dans un tribute hommage à Pink Floyd, il était naturel que Jérôme Piétri intègre leur influence au sein de son style heavy rock seventies. Et les paroles de Money fustigeant le dieu-argent ne peuvent que bien coller avec l’esprit de l’album.
Au final, un album diversifié qui mélange plusieurs styles, et qui nous rappelle la fragilité de notre environnement, et certaines absurdités et futilités de notre monde actuel. Il n’est pas courant que le blues s’empare de tels thèmes, alors ce disque mérite qu’on s’y attarde.
Suivez l’actualité de Jérôme Piétri sur les réseaux sociaux :
© Jean-François Convert – Octobre 2021
Infos via Pat Kebra
Super chronique ,analyse très pertinente de la part de quelqu’un possédant une vraie culture , des oreilles , et une vraie sensibilité , merci JF Convert 🙂 !!
avec grand plaisir