Le groupe The Starphonics a sorti ce vendredi 11 juin son premier album ‘Wild Wild Lover’.
Le rock’n’roll a connu maintes mutations depuis sa naissance au milieu des années 50. Il s’est développé en de nombreuses ramifications et styles divers au point qu’on a pu parfois s’éloigner radicalement de l’esprit d’origine. La formule deux guitares, basse, batterie reste l’étalon or d’un genre musical indémodable. Et ce ne sont pas les Starphonics qui diront le contraire. Les lampes qui chauffent, le microsillon qui grésille, la saturation qui bave, la sueur qui semble transpirer à travers les enceintes… un son vintage parfaitement maitrisé. Et quand en plus c’est joué live, dans un magasin de vinyles, c’est la magie d’une époque pas si révolue que ça qui refait surface :
Et le quatuor ne se contente pas de ressortir les vieilles recettes. Bien sûr on sent notamment l’influence de Link Wray dans les sonorités de guitare, l’ambiance rockabilly-fifties dans le chant passé au slap-echo, et le son garage-rock dans la rythmique monolithique. Mais les Starphonics délivrent aussi des compos originales où l’atmosphère se fait plus envoûtante. Le guitariste Emmanuel Mercier, adepte de matos vintage et singulier, sait utiliser le Thérémine à bon escient (il le faisait déjà avec Automatic City), comme dans ce crépusculaire Dolly Dolly :
Les autres morceaux oscillent entre pur rockabilly mis au goût du jour (Wild wild lover, So long goodbye, Touch me, Moo cow), blues-rock poisseux (Gogo bar), shuffle rugueux (Summertime), ou punk-blues cradingue (Streets of Chicago). Le tout dans un esprit qui n’est pas sans rappeler les Stray Cats : le rock’n’roll des débuts, mais avec un son encore plus sauvage.
Sorti ce vendredi 12 juin, Wild wild lover, conjugue trois reprises et cinq titres originaux. Distribué par Wita Records, ce premier album des Starphonics nous plonge dans des vapeurs qui n’auraient sans doute pas déplu à Tarantino ou Jarmusch. En attendant de les entendre peut-être un jour en bande son de tels films, espérons de pouvoir aller les écouter sur scène prochainement.
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© Jean-François Convert – Juin 2021