Le groupe islandais Kaleo a sorti son deuxième album ‘Surface Sounds’ le 23 avril. Un patchwork singulier de différents styles.
Un peu comme Neil Young avait exposé ses deux facettes (un folk épuré et mélodique, et les prémices d’un grunge rageur et désespéré) sur Rust never sleeps, le groupe islandais Kaleo joue dans son nouvel album Surface Sounds (23 avril – Wea) la carte bicéphale :
une première partie (face A ?) très pop-rock, des intonations à la Moby sur le morceau d’ouverture Brother Run Fast, des guitares nerveuses sur Alter Ego, limite noisy sur Skinny, et même une couleur disco sur le single Hey Gringo, avec ses chœurs qui évoqueraient presque les Bee Gees.
Puis à partir de My fair lady, l’atmosphère se fait plus feutrée avec un duo voix et guitare acoustique. On reste dans l’ambiance folk avec I Want More, très belle ballade countrysante. On est définitivement entré dans la deuxième partie (face B ?) de l’album, confirmée par le mélancolique Backbone qui se développe sur un final emphatique et lyrique. Le rock revient à la charge. A l’image de la pochette, les « sons en surface » peuvent laisser surgir de la partie immergée des couleurs inattendues au sein d’un même morceau. La formule consacrée « le feu sous la glace » prend ici tout son sens et peut même parfois s’entendre à l’inverse.
Toujours dans cet esprit de dualité électrique/acoustique chère à Neil Young, Kaleo a interprété le morceau Skinny (très électrique sur l’album) en version épurée guitare-voix, dans un cadre inédit et spectaculaire : devant le volcan Fagradalsfjall en pleine éruption. La vidéo a été publiée mi-avril en guise d’annonce de la sortie de l’album.
Un album aux couleurs chaudes et froides à la fois, un melting-pot de différentes influences qui se marient parfaitement. A déguster sur la banquise ou sur la plage, au choix.
© Jean-François Convert – Mai 2021