Surf-music, blues-folk et psyché-rock, par des artistes actuels. Le son vintage fait toujours recette.
Et si en 2021 on cherchait encore à sonner comme dans les sixties ? La preuve avec ces 3 exemples.
Sommaire
CAPTAIN RICO – “The Forgotten Memory Of The Beaches“ – Sorti le 22 janvier
Ambiance à mi-chemin entre plage et swinging london. Un son de guitare qui semble sorti tout droit des early sixties. Du pur instrumental dans la lignée des groupes mythiques anglais et américains.
Avec son premier album, The Forgotten Memory of the Beaches, Captain Rico and the Ghost Band vous proposent un voyage dans l’univers de la Surf Music. Véritable ovni musical, comme un disque oublié des années 60, l’album frappe d’emblée par son jeu de guitare surpuissant, son énergie folle et ses mélodies solaires.
Popularisé au début des années 60 par des groupes comme The Shadows, The Beach Boys, The Ventures ou encore The Surfaris, la Surf Music est encore très en vogue dans les régions fréquentées par les fans de surf.
Originaire du Pays basque, les membres du groupe Captain Rico & The Ghost Band baignent dans l’univers de la mythique vague Belharra et de la culture surf depuis leur enfance. The Forgotten Memory of the Beaches est le reflet sonore de leur passion pour la culture surf. Plus qu’un hommage aux légendes du rock californien, cet album est avant tout un festival de guitares tourbillonnantes qui donnent le tournis.
Premier album du groupe Captain Rico & The Ghost Band, The Forgotten Memory Of The Beaches est sorti le 22 janvier 2021 chez Spider Music.
En douze titres, Captain Rico et son Ghost Band nous entrainent dans un festival ahurissant de guitares. Dès l’intro de The Forgotten Memory of The Beaches, jusqu’à l’ultime The Engulfed Monastery, en passant par Epic Wave ou The Lost Lagoon, on sait que l’on ne va pas en croire ses oreilles. La surf music est une musique instrumentale, initiée par les Beach Boys. Elle a émergé via la culture teenage à la fin des années 50 et au début des années 60 en Californie. Elle s’inspire des bruits des vagues et des rouleaux avec les fameux effets de guitares plein de reverb.
Des mélodies parfois orientalisantes, du staccato façon Misirlou, du son clair avec de l’écho à bandes… seul les titres V8 interceptor et encore plus Hang-glider sortent un peu de cet univers avec une sonorité plus moderne et plus agressive.
Cliquez sur la pochette pour lancer la playlist de l’album
A l’écoute de l’album, on retrouve la magie de Dick Dale, remis au goût du jour par Tarantino dans Pulp Fiction, on croit entendre des inédits des Surfaris, de Duane Eddy ou de Link Wray.
Captain Rico et son groupe sont les dignes héritiers de ces héros californiens, avec un jeu de guitare puissant, inspiré et solaire. Fermez les yeux, imaginez les rouleaux des vagues et la caresse du soleil, c’est le pari réussi par l’extraordinaire Captain Rico et son Ghost Band.
DON TROOP – “Hard Life“ – Sortie le 12 février
Un guitare entêtante, un chant rugueux, un musique qui sent la rue et la galère. Et des sonorités qui rappellent les grandes heures du folk-rock des années soixante.
Originaire des Etats-Unis, Don Troop est à la fois chanteur, compositeur et peintre. Après une carrière de soliste au sein de The New York Children’s Choir, une chorale pour enfants, il commence à jouer dans divers groupes de rock, ce qui finit par le conduire à Los Angeles où il enregistre avec divers musiciens dont Michael Monarch guitariste des Steppenwolf. C’est à Hollywood dans les années 80, qu’il forme The Naked Apes Of Reason avec lequel il tournera ensuite pendant quelques temps au Texas. En 2002, il enregistre un premier album solo en France, intitulé When She Comes, auquel participent les musiciens de Bill Deraime. En 2005, il poursuit par un album pop rock Real Life, produit par Felix Niel du groupe F.F.F.. En 2009, Don Troop revient avec un troisième album novateur dans un style Afro Country intitulé Your colours sous la direction artistique de Power Mensy. En 2012, sort l’album Homicidal, produit par Don et mixé par Cory Sprouse.
Le parcours de Don Troop, semé d’embuches par dévouement pour la musique a mené jusqu’à Paris, il y a maintenant plus d’une vingtaine d’années. Toujours accompagné de sa guitare chez lui, sur les routes, dans la rue, dans le métro parisien, il n’a jamais cessé de croire en sa musique.
En prélude d’un nouvel album (le 5ème) prévu courant 2022, l’EP Hard Life sortira le 12 février. Il s’accompagnera d’un film documentaire, qui ne laissera personne insensible, retraçant ce destin si particulier et son quotidien de musicien de rue :
La pochette quant à elle est signée par l’artiste lui-même, également peintre.
Don Troop and Naked Spurs, c’est du blues rock, dont les ballades sont teintées de folk. C’est un chant sincère et des et des paroles pleines de sensibilité, à l’image de sa « Hard Life ».
BILBAO KUNG-FU – “L’Arc-En-Ciel“ – EP à venir au printemps
Un riff hypnotique, plusieurs mouvements, des atmosphères changeantes, on se croirait revenu au temps du summer of love, quelque part entre Grateful Dead et Jefferson Airplane
Le clip de L’arc-en-ciel est un vrai projet collaboratif entre des amis de longue date. Réalisé par Samuel Wade, étudiant à Louis Lumière à Paris, ce clip capture l’énergie du live de Bilbao Kung-Fu. Le morceau étant très progressif et parcouru de beaucoup de couleurs sonores, la prise de vue retranscrit cet aspect très sensoriel de la musique du groupe. Tourné sur l’Ile d’Oléron (d’où sont originaires Matéo et Natty) le clip est empreint, à l’image des BKF, d’une esthétique psychédélique.
Le texte de ce titre dépeint la naïveté que le regard humain peut porter vis à vis de la nature, qu’il trouve magnifique. L’arc-en-ciel est utilisé ici comme symbole de cette nature majestueuse et colorée et représente dans sa grandeur l’impression qu’il laisse sur l’Homme. Le point de vue de ce dernier est tout particulièrement à prendre en compte, puisqu’il nous permet de mettre en exergue la sublime fatalité de ce qu’il se passe à l’extérieur par le biais de sensations strictement propre à l’être. Ces deux aspects se répondant durant tout le long de la chanson rendent compte d’une harmonie paisible entre les deux, nous renvoyant aux origines de l’humanité ou tout était alors à faire. Enfin l’arc-en-ciel peut être interprété comme étant un Dieu tout puissant et incontrôlable qui impose le respect aux terriens par sa grâce, enfantée par le mariage de phénomènes météorologiques contraires.
Autant insolite que mystique, Bilbao Kung-Fu (ex-Mamapsyche) est né d’une fulgurance. Avec leur imaginaire pétillant sur disque c’est au-delà du délire que les 4 francophones performent en concert. Fils cachés de l’Underground bordelais, Bilbao Kung-Fu réaffirme sa langue au sein d’un rock hybride, les mains dans la pop old-school mais toujours l’esprit ailleurs. Une découverte dont le voyage est la destination.
© Jean-François Convert – Février 2021