Hier soir Prokop et Théo Charaf jouaient en concert au Kraspek Myzik à Lyon.


J’ai découvert Prokop il y a 3 ans avec son triple album Love Letters from across the Street, puis je l’ai suivi avec les singles (The Ballad of) Buddy Kid et Beirut in the Air (A City Levitating), et enfin son dernier album en date Folksinger! (a Gin&Tonic Story). J’avais eu le plaisir de le rencontrer mais pas encore de l’écouter en concert. L’occasion s’est présentée hier avec un concert à Lyon, et de plus en compagnie de Théo Charaf, un autre artiste que j’avais interviewé et chroniqué.
Je ne connaissais pas le Kraspek Myzik, un lieu de la scène underground lyonnaise dédiée à la création et la diffusion des musiques actuelles et indépendantes. A la fois mini-salle de concert, disquaire et association, le Kraspek Myzik était hier plein à craquer .J’y ai croisé quelques têtes connues, notamment le guitariste des jams de la Grooverie ou le chanteur du groupe They Call me Rico.


Prokop a entamé la soirée avec ses compositions en prenant le soin d’expliquer les thématiques de chaque chanson. Il a par exemple raconté son séjour en Angleterre où il a composé l’ode à celle devenue son épouse : le titre If I make It est séparé en trois parties sur album Love Letters from across the Street, ce qui de son propre aveu « ne permet pas de vraiment comprendre l’histoire », alors il nous l’a chantée d’une traite pour lui redonner son sens originel.
Une setlist qui évoquait en grande partie dédiée les femmes, que ce soit celle du père de la propagande Edward L. Bernays ou les victimes de féminicides dans le dernier texte écrit par le chanteur-guitariste-harmoniciste : Une histoire malheureusement banale (« Pas la première pas la dernière ») où « l’ancienne amoureuse chante mainmettant au paradis » tandis que « l’ivrogne boit dorénavant en enfer ». Prokop n’a pas hésité à dédier cette chanson aux #salesconnes fustigées par la première dame du pays…
Théo Charaf a poursuivi en mode « chill » : assis, « comme dans sa chambre », il s’est laissé aller à l’inspiration du moment en mêlant compositions originales et reprises, entre autres de Townes Van Zandt (avec qui il se sent « connecté ») ou du classique Summertime Blues d’Eddie Cochran. Un fingerpicking impeccable qui navigue entre blues, folk et country et une ambiance cosy dans laquelle une partie du public à imité le chanteur-guitariste en s’asseyant par terre.
Félicitations à Théo Charaf pour son excellente reprise !
La musique folk est toujours bien vivante et des artistes comme Prokop et Théo Charaf continuent de l’enregistrer et la jouer en public de manière authentique comme ils l’ont prouvé hier soir à Lyon.
© Jean-François Convert – Décembre 2025



