Ce vendredi 1er mars, le groupe New Model Army en activité depuis plus de 40 ans jouait au Transbordeur à Lyon.
Je ne connaissais pas du tout New Model Army, un groupe anglais formé en 1980. Wikipedia nous dit que « Même si l’influence principale est le punk (mais plus mélodique que la plupart des représentants de ce genre), NMA n’hésite pas à s’inspirer, voire intégrer, d’autres styles musicaux tel que le folk. Son nom provient de la New Model Army fondée par Oliver Cromwell lors de la Première révolution anglaise ». C’est donc en terrain totalement vierge que je suis allé à ce concert au Transbordeur vendredi dernier, invité par un cousin.
Sommaire
Une première partie pas trop à mon goût
La première partie Divine Shade ne m’a pas vraiment accroché : tendance Electro-noisy-stoner, textes en Français et Anglais, boucles préenregistrées pour accompagner le trio, des basses ultra-méga-fortes (trop pour moi)… pas franchement mon univers musical…
New Model Army mêle punk et folk-rock
Mais avec l’arrivée de New Model Army, changement d’ambiance. Les anglais bientôt septuagénaires (68 ans en avril pour le leader Justin Sullivan) affichent dès l’ouverture qu’ils en ont encore sous le capot… Coming or Going, ça envoie du bois ! Gros son, guitares hargneuses, tempo rapide, voix vindicative, on est tout de suite dans le bain :
Mais les vétérans des eighties ne se sont pas contentés d’aligner les titres au rock brut et saturé. La composante folk de leur répertoires était aussi au rendez-vous, même si moins présente que lors de précédentes tournées où figuraient des cordes. Justin Sullivan (qui a quelques airs de Ray Davies) a empoigné à plusieurs reprises sa guitare folk pour des morceaux aux couleurs moins punk-rock que le reste de la setlist. Mais qu’on se rassure, même sur ces chansons, l’énergie est toujours là !
Dans le public tout le monde chante ! Plusieurs fans de la première heure sont présents. J’entends une personne à côté de moi expliquer qu’elle était au concert du groupe en1984… à la MJC de Vaugneray ! Et Lorsque Justin Sullivan entame quelques mots en français pour dire « bonsoir tout le monde, ça fait du bien d’être de nouveau dans cette salle », on sait qu’il s’adresse à un public conquis d’avance. Et il présente 225 comme « une chanson vieille de 40 ans, mais toujours d’actualité ». Les paroles fustigent les effets dévastateurs du progrès technologique et son impact sur nos vies et l’environnement :
Un combo musical étonnant
La setlist fait la part belle au dernier album Unbroken sorti en janvier dernier, mais ne le connaissant pas, d’ailleurs pas plus que les anciens opus, je me focalise sur les musiciens : le batteur joue sur un set imposant, les claviers sont plutôt discrets et remplacent parfois les violons qui étaient bien réels sur des tournées précédentes, le guitariste soliste alterne Telecaster et Stratocaster, tandis que le chanteur reste fidèle aux SG (deux modèles) pour les électriques. Mais c’est surtout le bassiste qui attire mon attention…
Avec son look de métalleux, barbichette proéminente et très longs cheveux rouges qu’il fait tourner allégrement au dessus de sa tête, il délivre des parties de basse singulières. A plusieurs reprises, je crois entendre un guitare, mais non, c’est bien lui qui est en train de jouer dans les aigus sur sa basse. Sur First Summer After, le titre d’ouverture de l’album Unbroken mais joué ici en troisième position, il utilise même un bottleneck ! Pas courant d’entendre de la basse slide (le bassiste de Morphine le faisait, mais avec seulement deux cordes). Et comme si ces détours du rôle classique de bassiste ne suffisaient pas, il officie également parfois aux percussions.
Cette basse bien présente n’occulte pas pour autant les guitares qui rappellent constamment qu’elles savent rugir… jusqu’au dernier moment, puisqu’à la fin du set, et à nouveau après le rappel, les guitaristes laissent volontairement leurs instruments contre les amplis pour provoquer un larsen qui ne s’arrêtera qu’au rallumage de la salle. Cette fois ça y est le concert est bien fini.
Pas forcément évident de rentrer dans l’ambiance d’un concert quand on ne connait aucun morceau du groupe ou de l’artiste. En revanche il était aisé de s’imprégner de l’énergie de New Model Army. Une énergie communicative qui témoigne que le rock est bel et bien toujours vivant.
La setlist
- Coming or Going
- Long Goodbye
- First Summer After
- Language
- Winter
- If I Am Still Me
- Stormclouds
- Do You Really Want to Go There?
- No Greater Love
- Deserters
- 225
- Green and Grey
- Idumea
- Reload
- Angry Planet
- Purity
- Wonderful Way to Go
Rappel :
- Fate
- No Rest
- Get Me Out
© Jean-François Convert – Mars 2024