Un panel de différents albums de world music sortis ces derniers mois.
Sommaire
Abel Selaocoe : Hymns of Bantu – 21 février
Dans cet album sorti en début d’année, le virtuose du violoncelle célèbre son héritage sud africain. Mais il ne se cantonne pas à jouer la musique de ses racines, il embrasse de nombreuses influences comme sa formation classique avec les interprétations d’œuvres de Bach ou Marin Marais, mais aussi le répertoire contemporain avec des pièces du compositeur italien Giovanni Sollima (le très beau Igiul) et s’aventure même dans l’expérimental avec des bruitages sonores (Dinaka). Le single Emmanuele reste toutefois dans un registre festif typiquement africain :
Hymns of Bantu est sorti le 21 février chez Warner
Abel Selaocoe : Four spirits – 15 août
Prolifique, Abel Selaocoe sort deux albums la même année ! Ce Four spirits est un concerto pour violoncelle inédit. Cette œuvre en quatre mouvements mêle violoncelle, chant, percussions et orchestre. Abel Selaocoe improvise, chante en langues africaines et raconte des histoires personnelles où chacun peut se reconnaître. Inspiré de ses racines sud- africaines, il explore quatre aspects essentiels de sa vie : les ancêtres, les enfants, la foi et la communauté. Four Spirits redéfinit le format du concerto à travers toute une gamme d’influences musicales, enracinées dans l’héritage sud-africain de l’artiste : il chante en sotho, en zulu et entrelace mélodies ancestrales, improvisations et techniques rythmiques du violoncelle dans un récit profondément personnel. Co-commandé par trois orchestres internationaux, l’enregistrement fut capté au célèbre Queen Elizabeth Hall de Londres avec l’Aurora Orchestra, et présente en vedette le percussionniste Bernhard Schimpelsberger.
En fin d’année, Abel Selaocoe fera son grand retour en Afrique du Sud pour quelques concerts qui promettent de faire événement. Four Spirits a également été interprété lors d’un concert au Festival international d’Edimbourg le 18 août :
Four spirits est sorti le 21 février chez Warner
Siân Pottok et ROGÊ : Kuwa Mbali – juin
Kuwa Mbali est une chanson introspective, dans laquelle Siân Pottok et ROGÊ interprètent un désir profond d’évasion, de transformation intérieure et de liberté. Le refrain « Take me far away, Kuwa Mbali Sana » résonne comme une prière – une volonté de laisser derrière soi les douleurs et les limites, pour aller vers un ailleurs, porteur d’espoir et de renaissance.
Siân Pottok évoque la joie et la colère, le départ, l’exil, mais aussi la résilience et la paix retrouvée : les obstacles ne sont pas des murs, mais seulement des étapes. Le temps, loin d ’être un ennemi, devient un guide bienveillant, révélant peu à peu la richesse émotionnelle de chacun. Ainsi, la chanson entremêle langue anglaise, brésilienne et swahili, pour tisser un message universel : celui de la quête de soi, du lâcher-prise, et de l’aspiration vers un ailleurs situé dans les hauteurs.
Rogê, maître du Samba Funk, élève la chanson en prière teintée de force et de douceur à l’adresse des Orishas , notamment Iemandja et OXALA qui sont des divinités sacrées de la religion « Candomblé ».
Lina et Jules Maxwell : Terra Mãe – 27 juin
La talentueuse chanteuse portugaise Lina Rodrigues, pionnière dans la réinvention du fado, s’est associée au compositeur irlandais Jules Maxwell pour leur nouvel album collaboratif, Terra Mãe (« Mère Terre »). Après le succès de leur album Burn réalisé avec Lisa Gerrard de Dead Can Dance, LINA & Jules Maxwell se retrouvent pour explorer les connexions poétiques entre l’Irlande et le Portugal. Musicalement, Terra Mae se distingue par une fusion audacieuse entre le fado portugais et la tradition irlandaise du Sean Nós, avec une touche électronique portée par James Chapman.
L’album inclut des compositions originales de Jules Maxwell, LINA et la célèbre compositrice portugaise Amélia Muge. Des titres comme Terra Mãe et Milagres abordent des thèmes comme la guérison spirituelle, l’espoir, et la quête de miracles.
Terra Mãe est sorti le 27 juin
© Jean-François Convert – Septembre 2025