Le batteur Jean-Philippe Fanfant vient de sortir un album ‘Since 1966’ où il synthétise toutes ses influences musicales, avec plusieurs invités de marque.
Jean-Philippe Fanfant a accompagné les plus grandes stars de la pop, du jazz, de la variété ou de la world, de Sting à Touré Kunda, de Maxime Le Forestier à Angélique Kidjo, de Louis Bertignac à Hubert-Félix Thiéphaine, de Bernard Lavilliers à Julien Clerc, et bien d’autres encore.
Aussi, quand un tel batteur chevronné sort son propre album, on pourrait craindre à une démonstration technique, à un disque destiné aux pros de la batterie. Il n’en est rien. Since 1966, qui sort le 24 septembre chez Klarthe offre au contraire tout le champ libre aux nombreux invités : Manu Katché, Thierry Vaton, Janysett Mcpherson, Anne Sila, Vincent Bidal… Jean-Philippe Fanfant a laissé libre cours à l’inspiration de ses amis musiciens et a même partagé la composition sur trois morceaux.
On retrouve ainsi les diverses influences musicales qui ont émaillé le parcours professionnel de Jean-Philippe Fanfant. Et comme le batteur a eu l’occasion de jouer dans plusieurs styles issus de continents différents, c’est un réel voyage autour du globe que nous propose ce disque. On part des rives de la Guinée Conakry pour aller vers la Martinique et la Guadeloupe (où est né Jean-Philippe Fanfant), avant de traverser la Caraïbe et d’atterrir dans les rues de New York. Un périple sans frontières, à l’image de cet rtiste engagé qui encourage et revendique le brassage culturel.
Rythmes afro-beat, caribéens, ou sud-américains, ambiances world, jazz-rock, ou parfois limite prog, les 9 morceaux nous transportent dans un éclectisme musical assumé. Et même s’il arrive que la batterie soit mise en avant, comme dans ce duo avec Manu Katché sur left to right (titre faisant référence au fait que chacun des batteurs est mixé de part et d’autre de la stéréo), les autres instruments sont mis à l’honneur : les voix et chœurs sur Kanari Conakry, Oh happy J et Péyi Béni, Vol. 2, le bugle (trompette) sur Gran bel, le duo bugle et voix sur Une lueur d’espoir, le Steel pan (instrument à percussion mélodique en métal originaire de Caraïbes) sur Diamente, Double check, et enfin le piano sur quasiment tous les titres.
Si je ne devais retenir qu’un morceau, c’est sans aucun doute Ballad 4 Sassa qui m’a le plus ému. Une voix et un piano mélancolique. Janysett Mcpherson joue cette ritournelle sur les touches d’ivoire qui ne peuvent qu’amener à une douce nostalgie. Et sa voix se marie à l’unisson avec celle de Jean-Philippe Fanfant :
Un disque à écouter aussi bien en voyage qu’à tête reposée. Une halte entre deux escales, un pont entre deux rives. Jean-Philippe Fanfant pense que la musique est le reflet du monde qui nous entoure, et cet album en est la parfaite illustration.
© Jean-François Convert – Juin 2021