‘Par le hublot’, le premier album de Sarah Amiel est sorti le 15 mars. Dix morceaux de douceur dans ce monde de brutes.
« Parcourir les océans, prendre les chemins perdus, même défendus », savourer l’attente d’un « rendez-vous », même si on ne « sait pas où », entendre des « refrains des chansons des poèmes qui poussent l’air de rien comme des fleurs, des chants que l’on aime », tel est le programme que nous propose Sarah Amiel à travers ces dix chansons qui composent son premier album Par le Hublot, sorti le 15 mars sous le jeune label montpelliérain L’oreille tendre.
Pour accompagner ces paroles qui célèbrent l’insouciance, la joie de vivre, et l’émerveillement devant les choses simples, la musique se fait légère et tendre. Les arrangements sont épurés et pleins de finesse, tous acoustiques. Guitares, violoncelle, xylophone, flute traversière et harmonies vocales se répondent sur des airs qui font parfois penser à des comptines, mais surtout évoquent des images de plage et de soleil. Les rythmes chaloupés de Rendez-vous, Des refrains, et J’voudrais qu’tu veux nous transportent quelque part dans les îles. La présence d’Oriane Lacaille n’est sans doute pas étrangère aux influences créoles des deux morceaux où elle est invitée.
Par le Hublot est un disque rafraichissant qui sent bon le printemps avec ses mélodies limpides et ses mots qui embellissent le moindre petit moment du quotidien. Tous les morceaux sont en tonalité majeure sauf Ne dis pas tout et La buée sur le carreau. Mais même pour ces deux-là, l’ambiance n’est jamais plombante. Au contraire, l’ensemble de l’album inspire des sensations de bien-être. Que ce soit en incitant à l’oisiveté, seule à ou à deux, en profitant pleinement des dimanches, en s’ennuyant en couple, voire en se contentant de la compagnie de ses deux pouces, en célébrant le beau, l’attente et la rencontre de l’autre, ou encore en appelant à la rêverie en regardant par la fenêtre le temps d’un voyage.
L’ensemble baigne avec bonheur dans une atmosphère bucolique. Et l’album se referme sur un dimanche très jazzy-folk qu’on imagine serein, rêveur, et tout simplement heureux. Cocooning, nature, et musique, telles pourraient être les valeurs prônées par Sarah Amiel dans Par le hublot. Une petite lorgnette par laquelle elle nous invite à regarder la beauté du monde, et à se laisser porter où la vie nous emmène.
Vous avez envie de faire une pause dans votre quotidien trépidant ? Oublier un moment le vacarme assourdissant du monde actuel ? Vous évader dans les airs, retomber en enfance le temps de quelques chansons ? L’album de Sarah Amiel est pour vous, comme une petite sucrerie à laquelle il est bon de succomber.
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© Jean-François Convert – Avril 2024
