Le Boss revient au son historique du E-Street Band sur son nouvel album sorti ce vendredi.
Sommaire
Le retour du E-Street Band
Le Boss n’avait pas enregistré en studio avec son groupe mythique depuis 2014 et l’album High Hopes . La dernière fois qu’ils avaient joué ensemble était en 2016 pour la tournée The River Tour. Springsteen a écrit et composé les chansons en une dizaine de jours l’année dernière. Il explique sur les réseaux sociaux qu’elles sont toutes sorties d’une seule et même guitare, offerte par un fan italien
“I just took a quick glance at it and it looked like a nice guitar, so I jumped in the car with it…all the songs from…
Publiée par Bruce Springsteen sur Jeudi 22 octobre 2020
Après les avoir rapidement enregistrées sur son iPhone, et sans passer par l’étape démos, il est entré en studio avec le groupe à l’automne 2019.
Un album « live »
Letter to you a été enregistré en 4 jours, en conditions live et sans overdubs. ce n’était pas la première fois que le groupe procédait ainsi, ça avait déjà été le cas par exemple pour l’album Born in the USA, mais Springsteen précise qu’il y avait toujours eu quelques réenregistrements de voix ou des petits rajouts ça et là. Ici, « C’est le E Street Band complètement live » a-t-il confirmé sur Appel Music lors de son interview par Zane Lowe.
Un album hommage à ses amis dipsarus
Une des chansons se nomme Ghosts, faisant directement référence aux fantômes du passé : ses compagnons de route du E-Street Band Danny Federici et Clarence Clemons, décédés respectivement en 2008 et 2011. Mais aussi, la mort récente (en 2018) de George Theiss, co-fondateur de l’un de ses premiers groupes The Castiles a fait réalisé à Bruce qu’il en était le dernier survivant (« Last man standing » qui donne son titre à un morceau de l’album).
Ce qui a déclenché l’écriture de ces textes en réflexion sur le temps qui passe. Et le thème de la vie qui ne tient parfois qu’à un fil est au centre du magnifique One minute You’re Here. Cette chanson ouvre l’album de façon étonnamment calme, dans une ambiance acoustique et presque introspective
Mais il ne faut pas longtemps pour lâcher les chevaux du E-Street Band qui envoient le gros son dés le morceau-titre, situé juste après. Un son qui parcourt ensuite tout le disque. Et Letter to you se clôt à nouveau sur des paroles évoquant le souvenir des proches, qu’on rencontre parfois en rêve et qui ainsi, ne nous quittent jamais vraiment
Trois chansons écrites dans les seventies
Sur les 12 morceaux de l’album, 9 sont récents, et 3 datent des années 70 : Janey Needs A Shooter, If I Was The Priest et Song for Orphans étaient déjà connues des fans grâce aux bootlegs, mais le Boss les a ressorties des cartons alors qu’il envisageait la sortie d’un nouveau coffret de raretés.
Trois morceaux où l’influence de Dylan est très présente
Sur If I Was The Priest le Boss adopte une façon de chanter très Dylanienne :
De même, sur Song for Orphans avec son harmonica et sa guitare slide très Mike Bloomfield, impossible de ne pas penser au grand Zim, période Highway 61 revisited
Des chansons écrites et composées aux débuts de sa carrière, qui confèrent à cet album une couleur de retour aux sources.
Pas de tournée mais un documentaire
Malheureusement, la situation sanitaire actuelle ne permettra pas de concrétiser la tournée qui était originellement prévue au printemps 2021.
Pour consoler (un peu) le public, un documentaire sur l’enregistrement du disque est sorti le même jour, ce 23 octobre, et disponible sur Apple TV. Il a été réalisé par Thom Zimny, qui était déjà à l’oeuvre sur Springsteen on Broadway et Western Stars.
Il faudra pour l’instant ce contenter de ce film, en attendant peut-être un miracle pour revoir le Boss sur scène prochainement… Reste que cet album nous permet de rester en lien avec lui, et l’énergie qui s’en dégage nous donne la force d’affronter la période actuelle, pas toujours facile. Avec Letter to you, Bruce Springsteen renoue avec le son et le style qui ont forgé sa légende, et ont nourri notre histoire. Un peu comme un ami qu’on aime à voir de temps en temps dans nos rêves…
© Jean-François Convert – Octobre 2020
Source : article franceinfo
Merci Jef ta chronique est très touchante, à l’image de cet album…
Avec plaisir Céline